jeudi 26 septembre 2013

Pourquoi un carnet de voyage ?



Extrait du carnet de voyage au Maroc d’Eugène Delacroix, 1832


Alexandre Dumas, Pierre Loti, Henry de Monfreid, Robert Louis Stevenson et biens d’autres encore … Écrivains ou aventuriers, leurs noms, à eux seuls, développent l’imaginaire qui se transporte dès lors en d’autres époques, sous d’autres cieux. Intrépides ? téméraires ? curieux ? quelle que fut leur motivation, ces hommes ont éprouvé l’envie de poser des mots sur leurs impressions de voyage.

Eugène Delacroix, Paul Gauguin, Victor Hugo, notamment, ont transformé ces témoignages en de véritables œuvres d’art.

Synonymes de dépaysement, de rencontre vers l’autre, cet inconnu dont les mœurs, les coutumes étonnent, émerveillent, fascinent, les carnets laissés invitent au voyage et donnent l’envie de devenir, soi-même, passeur d’émotions.

Le carnet de voyage s’est depuis largement démocratisé. Il est un support que chacun peut s’approprier de la façon qui lui convient le mieux. Grâce à l’écrit, au dessin, à l’aquarelle à la photo, au collage, le carnet de voyage permet d’exprimer de façon créative ses ressentis, de se souvenir d’une façon bien plus vivante que la statique photographie.

Les deux bénévoles en charge du projet ont pensé que ce serait une splendide occasion, au-delà de l’intérêt culturel du déplacement au Mont-Saint-Michel, d’associer la pratique du français oral à celle de l’écrit, de devenir un visiteur actif et non un simple consommateur, de transformer un déplacement en une épopée narrative et culturelle.
Pour s’y préparer, des sorties en liaison avec le programme des trois jours à venir, une correspondance avec le service culturel du Mont-Saint-Michel, un atelier d’écriture animé par Frédéric, ancien formateur de français langue étrangère, seront proposés.

Quant au carnet de voyage, c'est à l'occasion d'un atelier cartonnage, animé par Sylviane, que nous le réaliserons nous-mêmes. Résultat attendu en photo, ci-dessous.

Carnet de voyage en accordéon

Modèles réalisés par Sylviane, experte en cartonnage



mardi 24 septembre 2013

Accueil Laghouat, espace multilingue



Avec quelque trente deux nationalités recensées parmi le public qui fréquente les cours de français, Accueil Laghouat est un véritable creuset multilingue.

Ce sont autant de « sons » qui nous parviennent, autant de sonorités, de langues et dialectes qui s’entremêlent et se téléscopent en une diversité colorée.  Langues indo-européennes, altaïques, afro-asiatiques ... les principales grandes familles linguistiques sont représentées.

Difficile de traduire  la perception que chacun peut avoir de l’arabe, du bengali, du chinois, du créole capverdien, du français, de l’hindi, du  kabyle, du moldave, du peul, du polonais, du tamoul, du turc, du wolof … ou de n’importe laquelle des six mille langues parlées dans le monde. Difficile également de traduire les difficultés éprouvées lors de l'apprentissage d'une nouvelle alors que l’on a déjà, bien ancrée en soi, la musique de sa langue maternelle.

Alors que nous nous épuisons à reproduire le schéma d’apprentissage dont nous avons hérité – grammaire, conjugaison, vocabulaire, rabâchage et répétition – ne pas entendre les différents  sons d’une langue constitue un handicap majeur pour qui veut maîtriser une langue étrangère !

Dans ce grand chaudron communicationnel, c’est en français*, que nous présenterons aux apprenants les objectifs du voyage que leur proposerons. Exercice qui s’apparente parfois à de la haute voltige, le français faisant office, dans de nombreux cas, de langue passerelle.
Mais, fort heureusement pour nous tous, la communication ne se limite pas au langage et nous nous appuierons également sur le visuel.

La présentation aux apprenants et aux bénévoles est fixée dans le courant de la semaine du 14 au 17 octobre.

(*) Le français est langue officielle dans quelque trente états. Il existe dans le monde environ 125 millions de locuteurs français, soit 2.1 % de la population mondiale. Pour 77 % de ces locuteurs, elle est la langue maternelle.

vendredi 20 septembre 2013

L'avancée du projet


L’été est, pour certains, un moment propice au far niente, à la détente, au recul, à la mise au rebut des tracasseries quotidiennes et multiples obligations.

Pour Sylviane et Claude, il a surtout été l’occasion de mettre les bouchées doubles et d’avancer dans l’organisation du séjour de trois jours au Mont-Saint-Michel.

Organiser, définir une date, un nombre de participants, des objectifs pédagogiques, établir un lien entre diverses disciplines (pratique de la langue, écriture, culture, création visuelle, etc.), réfléchir à un programme en amont pour permettre de développer les compétences mobilisées lors du séjour, prendre des contacts, planifier des visites, envisager un atelier d’écriture, penser à l’aspect logistique … Et, au fil du temps, les deux bénévoles, de se rendre compte, avec un intérêt grandissant, de l’ampleur de la tâche  car il faut anticiper, prévoir, imaginer, calculer, budgéter, rédiger, convaincre …

En bref, ce séjour :

§  sera organisé le week-end de Pâques, les samedi 19, dimanche 20 et lundi 21 avril 2014,
§  sera ouvert à cinquante apprenants de la formation linguistique accompagnés de six bénévoles,
§  se déroulera entre Saint-Malo, le Mont-Saint-Michel où prendront place les principales activités et Roz-sur-Couesnon, village niché dans la verdoyante baie du Mont, où nous séjournerons.

L’organisation des journées se dessine, le programme s’affine, les idées se font plus précises. Pour deux d’entre nous, l’embarquement a déjà bel et bien commencé !

jeudi 19 septembre 2013

La genèse d'une idée

Nous étions quelques uns. Des bénévoles - Sylviane, Claude, Bernard, Pierre -  et des apprenants  - Abdelaziz, Bishoy, Malek -  installés autour d’un café, en terrasse, dans l’une des cours du château de Fontainebleau, ce dimanche 9 juin 2013. Ciel lumineux après la pluie du matin, parc aux multiples essences, vert printanier du gazon, trot léger des chevaux du domaine … le moment se prêtait à la détente, au plaisir partagé de la visite et du pique-nique savouré à proximité de l’étang aux carpes.

Nous discutions, de tout, de rien, de voyages.

9 juin 2013
Visite du château de Fontainebleau. Sur l'escalier du Fer-à-cheval

Puis l’idée a été lancée, comme ça, dans l’air léger de cet après-midi loin de Paris. Et si on organisait un voyage de deux, voire trois jours ? oui, mais où ? quelques jours, peut-être, autour d’une visite du centre international d’art et de paysage de l’île de Vassivière ?

Autre magnifique prétexte à un déplacement riche en découvertes, la forêt de Brocéliande pour une échappée belle dans le monde de la fauconnerie, les légendes arthuriennes et aller à la rencontre de la Fée Morgane, Lancelot du Lac.

Le Mont-Saint-Michel ? le nom a explosé puis résonné comme une évidence, de façon limpide. Il a aussitôt été attrapé au vol, pris forme, s’est imposé. Lieu exceptionnel, majestueux, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, autour duquel il est possible d’inscrire de nombreuses activités.

Se saisir d’un lieu, de son histoire, de son environnement et faire du voyage un prétexte à une nouvelle oralité, faire des allers et retours entre le passé et le présent, relier ce qui a été à ce qui est,  s’exprimer d’une autre façon, grâce à un carnet de voyage ! se retrouver, apprenants et bénévoles, autour d’un projet commun dont le point d’orgue serait trois jours pour partager et favoriser ce que d’aucuns nomment le « vivre-ensemble » !

Le groupe dans la cour du Cheval Blanc