mardi 28 janvier 2014

Merveilleux Moyen Âge : vie domestique et quotidienne




Pour un bon nombre d’entre nous, le Moyen Âge est associé à quelques mots : château-fort, abbaye, cathédrale, chevalier et sa dame. La période ne se limite cependant pas à ces images. Aussi, pour compléter nos connaissances, c'est dans le bâtiment qui fut l'hôtel particulier de l'abbé Jacques d'Amboise -  qui abrite aujourd'hui le musée de Cluny - que nous nous sommes rendus au cours de ce mois de janvier.


On pénètre dans l'enceinte de cette demeure, à l'époque et pour le commun des mortels, par une petite porte. Seuls les nobles - chevaliers, seigneurs, comtes, ducs, princes -  qui se déplacent à cheval, empruntent le large portail par lequel se déversent également carrosses et charrettes. En entrant, on aperçoit à droite de la cour, un puits, judicieusement situé à proximité des anciennes cuisines.

L'accès au pied-à-terre parisien de ce dignitaire religieux, administrateur d'une abbaye en Bourgogne se fait grâce à une étroite entrée, donnant directement sur un escalier en colimaçon. Nous accédons rapidement au premier étage de la demeure, étage noble, pour y découvrir certains aspects de la vie au Moyen Âge.

Le chevalier
Le chevalier est avant tout un soldat, c’est une fonction militaire. Devient chevalier, le fils, petit-fils, arrière petit-fils de chevalier, tant du côté du père que de la mère. Les enfants sont formés très jeunes, dès l’âge de 7 ou 8 ans, âge auquel le futur chevalier quitte alors ses parents et va vivre auprès d’un chevalier aguerri où il débute son apprentissage. Il apprend à monter à cheval, à maîtriser son corps, de façon à se muscler, à devenir souple et rapide. C’est également un apprentissage du combat.
En grandissant, le jeune page devient écuyer et aide, au quotidien, le chevalier qu’il sert. C’est vers l’âge de 18 ans, que l'écuyer reçoit – au cours d’une cérémonie d’adoubement – le titre de chevalier et une partie de ses armes : la cotte de maille, le heaume puis vers la fin du Moyen Âge, les armures. 


Livre dans lequel sont répertoriées quelque trois cent techniques de combat

La chasse
Les femmes et hommes du Moyen Âge se livrent à diverses activités de plein air dont la chasse qui reste cependant un plaisir réservé  à la noblesse. Les hommes partent à cheval et outre, la chasse à courre, chassent également avec un faucon.

Chasse au faucon
Tournois
Événements festifs par excellence, les tournois sont organisés, en dehors de la période de Carême, ou à l’occasion de riches mariages. Ce divertissement est une épreuve sportive au cours de laquelle les chevaliers se mesurent et doivent faire preuve de dextérité. Le plaisir de jouer en se battant est cependant d'une extrême violence lorsque les lances se percutent. Au terme du tournoi, le vainqueur remporte l'équipement complet du perdant.

Jeux d'intérieur
Les jeux d'intérieur font, eux aussi, partie du quotidien, tels les jeux de cartes, jeux de dés, les échecs. Jeu venu des pays d’Orient, le jeu d' échecs transite par le Moyen Orient, l’Égypte puis les pays d’Afrique et parvient en Europe autour du X ème siècle. On considère qu’il est important pour les chevaliers d'apprendre à y jouer  puisqu’il nécessite esprit stratégique et tactique. C'est un jeu qui fait également partie de l’éducation des jeunes filles. 

Mallette de jeux
Les échecs, un prétexte pour conter fleurette à la dame de ses pensées

Le plaisir et les sens au Moyen Âge
Sur une splendide tapisserie, est représentée une femme prenant son bain. Elle est plongée dans une extraordinaire baignoire décorées de fleurs et de mufles de lion. Autour d'elle un jardin extraordinaire, foisonnant. Elle est entourée de musiciens et de servantes luxueusement vêtues. 
Ce bain est lié aux plaisirs des sens.
L’odorat grâce à la présence du panier dans lequel sont déposées des plantes, des herbes servant à parfumer l’eau du bain,
L’ouïe par la présence des musiciens,
La vue grâce au merveilleux jardin environnant,
Le toucher puis enfin le goût, ici traduit dans le geste la servante qui tend à sa maîtresse ce qui semble être des fruits secs.

Le bain. Tapisserie en soie du début du XVIème siècle
 
La famille Jouvenel des Ursins
Un tableau imposant représente cette famille, composée de treize membres . Le chevalier, sa femme et leurs onze enfants. Au Moyen Âge, les femmes ont beaucoup d’enfants mais d’entre eux parviennent à l’âge adulte, aussi cette famille a-t-elle eu une chance rare.
Le vêtement, important au Moyen Âge permet d’identifier la fonction et le statut des personnes.  Ainsi parmi les enfants, reconnaît-on les cinq fils chevaliers, deux fils religieux dont un évêque. Deux des filles, vêtues de robes extraordinaires, ont épousé de riches seigneurs, une troisième est religieuse et la quatrième est veuve.


La famille Jouvenel des Ursins, peinture du milieu du XVème siècle

Enluminure
Entièrement fait à la main, est exposé un livre religieux ayant appartenu à un évêque.  Bleu vif réalisé avec du lapis-lazuli, travail fait à la feuille d’or … pour un résultat splendide.



Nous terminons cette visite par l’exposition consacrée à la Dame à la licorne. Cette dernière est composée de six somptueuses tapisseries datant de la fin du XVème siècle. Outre cette Dame à la licorne, les cinq autres tapisseries représentent, là aussi, les cinq sens.

Le Moyen Âge aime ce qui est merveilleux. La licorne, douée d’un mystérieux pouvoir, y est fortement représentée …Tentures magnifiques jusque dans les détails.


La dame à la licorne : "à mon seul désir"



Les cinq sens sont représentés de la façon suivante :
L'ouïe avec la dame et sa servante qui joue sur un piano portatif,
La vue est représentée grâce à la licorne qui se regarde dans un miroir,
L'odorat  avec la dame tenant un collier de fleurs, également on peut remarquer un singe respirant l'odeur des fleurs,
Le goût avec la présentation d'un plateau de nourriture en offrande à la Dame,
Le toucher avec la Dame qui tient la licorne.

Détail

La licorne, animal symbolique médiéval



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